Avec l'équipage D'Alcyon (3
jeunes qui rentrent aussi à La Rochelle, Valentin, Geoffroy et Yan équipier
arrivé pour cette traversée), nous avons étudié la météo, seule ombre une
dépression qui se pointe au large de La Corogne dans 8 jours et en théorie on devrait
se trouver pile dans les parages nous aussi, c'est bien loin et on espère qu'elle
montera assez pour nous laisser passer. La stratégie est d'aller le plus vite possible
pour soit se cacher à La Corogne soit passer
dans le Golfe de Gascogne avec elle, qui semble monter plus vers le Nord et ne
pas rentrer dans le Golfe. Alcyon a un routeur qui va leur donner des points de
passage tout au long de la route. 0n aurait pu partir quelques jours avant mais un fort
vent de NE nous en a empêché, donc on décide de partir juste après, et tant pis le premier jour pas
beaucoup de vent on mettra le moteur pour passer les îles et aller chercher le
vent.
Le matin réveillé de bonne heure je suis prêt à 7h30, alors qu’eux sont encore
au lit. Je passe les saluer et leur souhaiter bon voyage, ils me rattraperont
en route.
L’horaire est magique dans le petit matin, tout est silencieux et encore endormi, je suis le premier aujourd'hui à larguer les amarres.
Dans ce matin calme, la lumière du nouveau
jour donne des couleurs chaudes à ces îles magnifiques,
Horta s'éloigne,
Pico
dévoile sa silhouette
et l'extrême pointe de Jao Jorge montre ses dents acérées.
Donc c'est au moteur que je démarre ma dernière étape, comme
prévu, une petite journée pour sortir
des îles et prendre le large.
Petit à petit le vent s'établit
au Sud-est puis Sud-ouest et passe à l'ouest avec 20N de vent c'est une petite dépression qui passera trop vite car derrière
le vent tombe et remoteur et cela pendant 24 heures. Le 3ème jour le vent de nouveau
s'installe et à 5/6 nœuds j'attrape la plus belle prise de mon périple
et le
plus beau thon pêché sur Blue Mad.
On avance bien, 116,130, 117,
et 140 milles le 8ème jour en bordure de la fameuse dépression tant redoutée
et
qui en fait passe un peu plus Nord et me laisse passer à plus de 100 milles au
large du cap Finistère. Derrière je remonte vers le Nord pour éviter les calmes
qui s'établissent au fond du Golfe de Gascogne, et aussi pour mieux appréhender
la venue de l'anticyclone qui va s'installer sur la France et envoyer du vent
de Nord-Est soit pile sur la route de la remontée vers La Rochelle. Après ce
passage venté la mer est grosse et il n'y a pas beaucoup de vent, c'est avec l'aide
du moteur que je m'apprête à traverser le rail des cargos. Comme je ne coupe
pas le rail à 90° je ne mettrai pas moins de 12 heures pour le franchir.
L'aide
de L'AIS là encore est primordiale pour voir à l'avance la direction
des bateaux et à combien ils vont passer et cela avant de les voir à l'œil nu. Pour
moi la nuit est blanche car dans un rayon de 16 milles ce n’est pas moins de 10
bateaux à la fois qu'il faut surveiller. Le temps est calme, la nuit claire et
la visibilité très bonne ça facilite bien les choses.
Les cargos sont derrière
nous mais ce n’est pas fini, D'autres peuvent arriver de n'importe où, Ce n’est pas encore le moment de se croire arriver, ce ne sera que lorsque je serai amarré au ponton des Minimes. Les deux derniers
jours il est prévu du beau temps avec des vents de Nord-Est ou encore pire du Nord-Nord-Est,
pile face à la route, allez soyons patient, Comme dit dans un petit mot de mon
pot à compagnie "Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu’il
va changer et le réaliste règle les voiles"
Effectivement cela se termine au
moteur et l’entrée dans le Pertuis d’Antioche avec une légère brume de petit
matin qui annonce une journée d’été est apaisante,
je me sens tout léger, sans vraiment
réaliser que je suis en train de refermer la boucle de mon périple commencé 10 mois avant.
Le coucher de soleil toujours un grand moment qui clôture la journée.
Blue Mad, aura fait une très belle dernière étape
et un beau voyage,
c'est un très bon bateau, solide et sûr...et beau dans les
marinas il attire l'œil, je suis fier de lui. Mais là un peu de repos ne lui fera
pas de mal, avec une révision complète pour mieux repartir dans un avenir plus
ou moins proche.
Bravo à Mousse qui avec
patience a supporté ce voyage qu’elle n’avait pas choisi, elle mérite bien de
gambader dans son jardin, de se rouler dans l’herbe et de chasser les mulots!!
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