jeudi 15 juin 2017

Horta La Rochelle

Avec l'équipage D'Alcyon (3 jeunes qui rentrent aussi à La Rochelle, Valentin, Geoffroy et Yan équipier arrivé pour cette traversée), nous avons étudié la météo, seule ombre une dépression qui se pointe au large de La Corogne dans 8 jours et en théorie on devrait se trouver pile dans les parages nous aussi, c'est bien loin et on espère qu'elle montera assez pour nous laisser passer. La stratégie est d'aller le plus vite possible pour soit se cacher à La Corogne soit  passer dans le Golfe de Gascogne avec elle, qui semble monter plus vers le Nord et ne pas rentrer dans le Golfe. Alcyon a un routeur qui va leur donner des points de passage tout au long de la route. 0n aurait  pu partir quelques jours avant mais un fort vent de NE nous en a empêché, donc on décide de partir  juste après, et tant pis le premier jour pas beaucoup de vent on mettra le moteur pour passer les îles et aller chercher le vent.
 Le matin réveillé de bonne heure  je suis prêt à 7h30, alors qu’eux sont encore au lit. Je passe les saluer et leur souhaiter bon voyage, ils me rattraperont en route.
C'est parti pour une dernière étape de 1200 Milles quand-même soit 10/12 jours qui ne sont  pas forcément les plus faciles. Entre l'anticyclone des Açores et les dépressions c'est le bras de fer, Normalement en juin l'anticyclone montre un peu plus ses muscles et les dépressions moins vigoureuses sont  rejetées  vers le nord, mais ça n'empêche pas les exceptions de  confirmer les règles donc il faut rester prudent et surveiller nos fichiers météo. On a bien plus d'infos qu'avant avec RFI mais l'inquiétude règne sur les pontons et tout le monde avant de partir regarde et étudie ces infos météo sur internet au point Wifi de la marina.


L’horaire est magique dans le petit matin,  tout est silencieux et encore endormi, je suis le premier aujourd'hui à larguer les amarres.
 Dans ce matin calme, la lumière du nouveau jour donne des couleurs chaudes à ces îles magnifiques,

 Horta s'éloigne, 

Pico dévoile sa silhouette

 et l'extrême pointe de Jao Jorge montre ses dents acérées.

Donc c'est  au moteur que je démarre ma dernière étape, comme prévu,  une petite journée pour sortir des îles et prendre le large.
Petit à petit le vent s'établit au Sud-est puis Sud-ouest et passe à l'ouest avec 20N de vent c'est une petite  dépression qui passera trop vite car derrière le vent tombe et remoteur et cela pendant 24 heures. Le 3ème jour le vent de nouveau s'installe et à 5/6 nœuds j'attrape la plus belle prise de mon périple 
et le plus beau thon pêché sur Blue Mad.

On avance bien, 116,130, 117, et 140 milles le 8ème jour en bordure de la fameuse dépression tant redoutée 

et qui en fait passe un peu plus Nord et me laisse passer à plus de 100 milles au large du cap Finistère. Derrière je remonte vers le Nord pour éviter les calmes qui s'établissent au fond du Golfe de Gascogne, et aussi pour mieux appréhender la venue de l'anticyclone qui va s'installer sur la France et envoyer du vent de Nord-Est soit pile sur la route de la remontée vers La Rochelle. Après ce passage venté la mer est grosse et il n'y a pas beaucoup de vent, c'est avec l'aide du moteur que je m'apprête à traverser le rail des cargos. Comme je ne coupe pas le rail à 90° je ne mettrai pas moins de 12 heures pour le franchir. 



L'aide de L'AIS  là encore est  primordiale pour voir à l'avance la direction des bateaux et à combien ils vont passer et cela avant de les voir à l'œil nu. Pour moi la nuit est blanche car dans un rayon de 16 milles ce n’est pas moins de 10 bateaux à la fois qu'il faut surveiller. Le temps est calme, la nuit claire et la visibilité très bonne ça facilite bien les choses.
Les cargos sont derrière nous mais ce n’est pas fini, D'autres peuvent arriver de n'importe où,  Ce n’est pas encore le moment de se croire arriver, ce ne sera que lorsque je serai amarré au ponton des Minimes. Les deux derniers jours il est prévu du beau temps avec des vents de Nord-Est ou encore pire du Nord-Nord-Est, pile face à la route, allez soyons patient, Comme dit dans un petit mot de mon pot à compagnie "Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu’il va changer et le réaliste règle les voiles"
Effectivement cela se termine au moteur et l’entrée dans le Pertuis d’Antioche avec une légère brume de petit matin  qui annonce une journée d’été est apaisante, je me sens tout  léger, sans vraiment réaliser que je suis en train de refermer la boucle de mon périple commencé 10 mois avant.  



Le coucher de soleil toujours un grand moment qui clôture la journée.

 Blue Mad, aura fait une très belle dernière étape et un beau voyage, 


c'est un très bon bateau, solide et sûr...et beau dans les marinas il attire l'œil, je suis fier de lui. Mais là un peu de repos ne lui fera pas de mal, avec une révision complète pour mieux repartir dans un avenir plus ou moins proche.

Bravo à Mousse qui avec patience a supporté ce voyage qu’elle n’avait pas choisi, elle mérite bien de gambader dans son jardin, de se rouler dans l’herbe et de chasser les mulots!!



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